28.08 — 29.11.2020

Pour la visite virtuelle, veuillez noter que l’exposition Traits d’union.s se déroule dans l’ensemble du musée. 

Conçu par Gabriel Clauzel, le Musée Grobet-Labadié a été construit en 1873 pour le riche négociant et homme politique républicain Alexandre Labadié. En 1919, Marie Grobet (née Labadié) fait don de l’hôtel particulier ainsi que de la vaste collection d’art de sa famille à la ville de Marseille, dans le cadre d’un accord prévoyant sa transformation en musée public. Finalement ouvert en 1926, ses intérieurs plongent le visiteur dans la vie bourgeoise du tournant du siècle. Mais à l’heure où tant de personnes à Marseille, et en réalité un peu partout dans le monde, ont de plus en plus de mal à trouver un logement, ou simplement un endroit où vivre, on peut légitimement demander : de qui ce musée prétend-il représenter l’histoire et la vie ?

Installée dans les salles opulentes du musée, La Maison : loyers, expériences, lieux intègre discrètement les œuvres des participant·e·s aux collections et au décor existants, perforant l’harmonie originelle de ces pièces luxueuses. La Maison ouvre ainsi des portes parallèles menant à d’autres époques et d’autres lieux, invitant les visiteur·se·s à observer la disparité des modes de vie d’hier et d’aujourd’hui. Les photographies de Martine Derain, par exemple, montrent les intérieurs à l’abandon de la rue de la République, à Marseille, construite à la même époque que le Musée Grobet-Labadié, et dont la plupart des occupant·e·s ont été expulsé·e·s au cours des dernières décennies. De la même façon, les chaînes présentées par Noailles Debout témoignent du traumatisme collectif de celles et ceux qui ont survécu à l’effondrement de logements insalubres à Noailles, un quartier voisin, et aux expulsions qui en ont découlées.

Ailleurs, l’installation de Samia Henni s’appuie sur ses entretiens avec plusieurs personnes, qualifiées de « travailleur·se·s essentiel·le·s », accompagnant des personnes vivant dans la rue à Marseille. Par contraste, les œuvres de Cameron Rowland illustrent les pratiques de surveillance en matière de libération conditionnelle aux Etats-Unis, en montrant comment le domicile-même d’une personne peut devenir un lieu d’emprisonnement. En contrepoint, le portrait de José Mujica par Lukas Duwenhögger et A Model Childhood de Ken Okiishi évoquent, dans des contextes très différents, les conforts conflictuels que peuvent procurer pouvoir et privilèges. Parallèlement, les contributions d’Arseny Zhilyaev et de Black Quantum Futurism, tournées vers l’avenir, viennent compléter l’Histoire récente en proposant des futurs alternatifs, qu’ils soient dystopiques ou utopiques.

En fin de compte, La Maison ne se contente pas de souligner les disparités entre les façons dont différentes personnes vivent le chez-soi, ou l’absence de chez-soi ; elle propose également un point de départ pour réfléchir aux alliances et aux possibles futurs qu’elles peuvent forger.

Participant.e.s : Black Quantum Futurism* (Collectif, US),Martine Derain* (1960, FR),Lukas Duwenhögger(1956, DE), Jana Euler(1982, DE), Ken  Okiishi* (1968, US), Cameron Rowland(1988, US), ReenaSpaulings(Collectif, US), ArsenyZhilyaev*(1984, RU/IT), Samia Henni* (1980, CH/DZ), Noailles Debout (Collectif, FR). 

Oeuvre conçue à l’occasion de Manifesta 13 Marseille

L’exposition La Maison se poursuit hors les murs à travers la ville,  à la résidence Bel Horizonet l’Hôtel-Dieu Intercontinental. 

Musée Grobet-Labadié 140 boulevard longchamp 13001 Marseille
#Exposition #Projection


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