28.08 — 29.11.2020

Yassine Balbzioui*

Né en 1972, Yassine Balbzioui est un artiste pluridisciplinaire franco-marocain. À travers ses performances et peintures, l’artiste crée un monde entre réalité et imaginaire. Ses représentations de l’animalité humaine, le plus souvent sous le couvert du masque, croisent les notions de dérision, d’idiotie et du grotesque et sont appréhendées comme des postures artistiques.  Dans ses peintures, Yassine Balbzioui utilise des mains, des masques, des verres, des fleurs, des capuches, des arcs-en-ciel et des motifs, etc. pour cacher les visages. Il malmène ses sujets, les mettant dans des situations absurdes et étranges et les transformant en « fantômes ». Cela peut être interprété autant comme un acte de dissimulation que comme une déclaration de liberté, dans lesquels les individus dépassent leur réalité physique pour expérimenter de nouvelles formes d’existence. Par l’expérimentation et le mélange de musique, de sons, de voix, d’œuvres corporelles, de costumes et d’accessoires, Yassine Balbzioui crée de nouvelles scènes, venues d’un autre univers ou d’une autre époque. 

Yassine Balbzioui, Ghostline, 2020
Tapis en laine “Ait Ouaouzguite”
En collaboration avec les femmes du Douar Taznakht (Haut Atlas, Maroc)
Commissionné par  Manifesta 13 Marseille
Avec le soutien de  Pébéo
Courtesy de l’artiste 

Ghostline présente une série de sept tapis en laine faits main et s’appuyant sur des scènes inspirées par le séjour de l’artiste à Marseille. Chaque tapis fonctionne comme une pièce indépendante et comme une partie d’une architecture complexe. Ces œuvres forment une réponse imaginative des expériences dans Marseille, traduisant des images du quotidien en performances débridées. Les tapis prennent la forme de découpages cinématographiques, tissant des liens visibles et invisibles entre des scènes absurdes et sarcastiques, pleines de personnages déguisés.

Suite à une résidence artistique, Yassine Balbzioui a créé un un tapis-prototype qu’il a ensuite confié à des artisanes au savoir-faire ancestral. Ces femmes de Douar Taznakht (près d’Ouarzazate, dans le Haut Atlas marocain) tissent des tapis appelés « Ait Ouaouzguite » et connus pour l’éclat de leurs couleurs et pour la qualité de leur laine. En utilisant un processus de fabrication d’un autre temps, la production des tapis est caractérisée par la lenteur. Dans le même temps, l’œuvre devient publique : exposée dans un espace ancré dans le présent, elle souligne le contraste avec la vitesse de nos vies contemporaines. Cette juxtaposition de deux temporalités différentes, de deux pratiques différentes initie une forme de résistance.

Yassine Balbzioui, Embouteillages, 2020
Techniques mixtes sur mur, techniques mixtes sur panneaux en bois
Commissionné par Manifesta 13 Marseille
Avec le soutien d’ Ammodo, Drosos Foundation, Pébéo
Courtesy de l’artiste

L’œuvre Embouteillages est une série de peintures situées de part et d’autre des voies de la station de métro Noailles. Elle présente une archive d’images recueillies sur place et réimaginées par l’artiste. Pendant sa résidence artistique, Yassine Balbzioui a installé un atelier sur le marché des Capucins : un carrefour d’histoires, de rencontres et de tensions. L’artiste s’est ouvert aux interactions et aux confrontations afin de construire des récits basés sur une combinaison de récits de personnes avec sa propre imagerie. Les personnages et les situations de son travail sont mis·es en scène entre fiction, absurde et insolite. Il·elle·s combinent des aspects hybrides, non conventionnels, hétérogènes et ordinaires, tous fortement ancrés dans le présent. En forgeant des liens entre le visible et l’invisible, les œuvres de Balbzioui créent des espaces où tout est possible, mettant en relation de nouvelles perspectives et des univers possibles, sujet·te·s à toutes les interprétations.

* Oeuvre conçue à l’occasion de Manifesta 13 Marseille

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