Hélène Smith (1861 – 1929, CH), médium, artiste
Née Catherine-Élise Müller, la médium suisse Hélène Smith a canalisé ses visions à travers les images, les sons et la typtologie. Théodore Flournoy, professeur de psychologie, suisse également, a effectué, pendant cinq ans, des recherches sur la médiumnité d’Hélène Smith par le biais de séances de transe. Ces exercices psychiatriques ont produit de nombreux écrits automatiques, qui ont finalement eu une grande influence sur les Surréalistes. L’aspect le plus énigmatique de la médiumnité d’Hélène Smith est sa production linguistique, qui a notamment puisé dans les alphabets sanskrit, « martien » et « uranien ». Flournoy affirma que les révélations de Smith étaient le résultat de souvenirs et de connaissances latent.e.s défiguré.e.s par le travail subliminal de l’imagination ou du raisonnement – un processus qu’il appellait « cryptomnésie ». Son utilisation du sanskrit paraît être d’origine visuelle et non auditive en raison de la mémorisation inconsciente de la grammaire sanskrite par Smith, tandis que tous les sons utilisés dans sa langue « martienne » semblent provenir du français. Avec le temps, les paysages visuels et acoustiques d’Hélène Smith ont cessé d’être appréhendés sous un prisme romantique et ont été relégués à la sphère de la psychopathologie. Ses images oniriques ont ainsi été dépouillées de leur statut visionnaire et romanesque et, sous l’examen d’un regard masculin pathologisant, sont devenues de simples symptômes névrotiques