Hannah Arendt (1906 – 1975, US) naquit dans une famille juive allemande. Politologue spécialisée dans l’analyse du totalitarisme, de l’antisémitisme, du colonialisme et du racisme, elle étudia à l’université de Marbourg sous la direction du philosophe Martin Heidegger, à l’université Albert Ludwig de Fribourg et à l’université d’Heidelberg, où elle obtint un diplôme doctoral en philosophie. En 1933, elle fut contrainte de quitter l’Allemagne et partit pour Paris, en passant par Prague et Genève, où elle travailla pour de nombreuses organisations pour les réfugiés juifs. En 1941, Arendt émigra aux États-Unis. Pendant l’après-guerre, elle enseigna dans plusieurs universités américaines. Elle était plus particulièrement associée à la New York School for Social Research, où elle occupa le poste de professeure de philosophie politique jusqu’à la fin de sa vie.
Hannah Arendt, The Person [in conversation with Günter Gaus], 1964
Interview en allemand avec sous-titres anglais et français
Hannah Arendt fuit l’Allemagne vers Paris en 1933, avant de prendre la direction de Marseille en 1940. Le présent entretien, Zur Person [im Gespräch with Günter Gaus], a été diffusé pour la première fois en 1964, sur la chaîne de télévision publique allemande ZDF. Au cours de cette conversation d’une heure, Arendt esquisse le contexte personnel et historique de son action politique. Bien qu’Arendt ait été confrontée à l’antisémitisme dès son plus jeune âge, ce sont finalement les événements qui ont suivi l’incendie du Reichstag en 1933 qui l’ont poussée à agir politiquement – en particulier dans l’intérêt de la diaspora juive.
Même si le personnel et le politique se sont si violemment croisés dans sa propre vie, Arendt est restée ambivalente quant aux rôles qu’ont joué son expérience personnelle et son identité en politique. Elle prend l’identité comme un point de départ inévitable – « On appartient toujours à un groupe ou à un autre par la naissance » – mais indique ensuite que nous atteignions notre humanité la plus complète en « risquant le public », en d’autres termes en soumettant notre personne à l’examen de la sphère publique.