28.08 — 29.11.2020

Germaine Krull

Après une enfance rythmée par de nombreux voyages en Europe et de fréquents séjours à Paris, Germaine Krull (1897-1985, DE/FR/NL) étudie la photographie à la LehrundVersuchsanstalt für Photographie de Munich avant d’ouvrir son propre studio de portrait, dans la même ville puis à Berlin en 1920. L’historien Arthur Müller-Lehning, directeur de la revue ¡10, lui présente le cinéaste Joris Ivens, avec lequel elle part en Hollande en 1924. Photographe indépendante, elle réalise de nombreux clichés du pont transbordeur de Rotterdam et publie dans les revues Der Querschnitt, Variété, UHU et Die Dame. Installée à Paris en 1926, elle travaille en tant que photographe de mode pour Paul Poiret, Lucien Lelong et Sonia Delaunay. La publication de son livre Métal en 1927-1928 (où elle rassemble ses clichés des ponts d’Amsterdam, Rotterdam, de la Tour Eiffel ainsi que des images réalisées chez Peugeot, Citroën ou dans les établissements Sandoz) lui permet de s’affirmer en tant que principale représentante en France de la Nouvelle Vision, diffusée en Allemagne par Moholy-Nagy et l’école du Bauhaus. En 1928, elle expose au premier Salon indépendant de la photographie (plus connu sous le nom de l’Escalier, puisqu’il avait lieu dans l’escalier de la Comédie des Champs-Élysées), aux côtés de Berenice Abbott, Laure Albin-Guillot, George Hoyningen-Huene, André Kertesz, Man Ray, Paul Outerbridge et de maîtres anciens comme Nadar et Atget. Très sollicitée, Germaine Krull publie dans un grand nombre de magazines français (Vu, Jazz), allemands (Der Querschnitt), belges (Variété), hollandais (¡10 et Filmliga), participe à l’exposition Film undFoto organisée au Werkbund de Stuttgart en 1929 et publie à Paris en 1930 ses Études de nu. Installée au début des années 1930 dans le sud de la France, elle travaille pour des journaux locaux et photographie les villas de riches propriétaires de Juan-les-Pins, Hyères, Menton, Nice et Monte-Carlo. Préfacé par André Suarès, le livre qu’elle consacre à Marseille paraît en 1935. Elle ne cesse de voyager en Europe, vit quelques temps à Bangkok puis en Inde avant de regagner l’Allemagne en 1985, l’année même de sa mort.    

Germaine KrullGermaine Krull, Pont transbordeur, Collection Musée Cantini, Marseille