L’Ecole : le Sonore, l’Audible, le Réduit au silence prend place dans une des ailes du Conservatoire, jusqu’alors fermée au public et peu fréquentée des élèves. Ainsi, elle accumule les traces des institutions précédentes qui s’y sont succédées : la salle de répétition aux fresques écaillées de l’artiste marseillais Dominique-Antoine Magaud vit passer de nombreuses répétitions, y compris celles menées par Roland Petit, chorégraphe, danseur et fondateur du Ballet National de Marseille ; les bibliothèques qui conservèrent différentes collections sont à présent pareil à des partitions vides et écoutent les élèves pratiquer leurs instruments autant que la vie de la ville hors de leurs murs.
En déambulant dans le Conservatoire, on remarque une collection de pianos. La célèbre Maison Boisselot et Fils, fondée en 1831, devient dans les années 1840 l’une des plus importantes entreprises de piano de France. Jean-Louis Boisselot établit quai du port à Marseille un comptoir où il vend partitions, mandolines, violons, flûtes et pianofortes. Les affaires étant florissantes, il ouvre un atelier de fabrication et un magasin rue Saint Ferréol, puis une vaste manufacture place Notre-Dame du Mont. Suivant une série de décès et une mauvaise conjoncture économique, l’entreprise Boisselot et Fils est liquidée et sa production reprise sous une autre marque.
L’Association Boisselot & Fils, fondée par Attilio Scotto, Jean-Charles Monleau et Marie-Brigitte Duvernoy, œuvre depuis plus de vingt-cinq ans pour rassembler et préserver le patrimoine instrumental et musical de la famille Boisselot. Aujourd’hui, hébergée au Conservatoire de musique de Marseille, la collection compte vingt pianos dont des pianos à queue, droits et carrés, témoins chacun d’une période de la facture de pianos.