28.08 — 29.11.2020

Arseny Zhilyaev*

Arseny Zhilyaev est un artiste italo-russe né en 1984. Il utilise l’exposition comme médium afin de créer des espaces entre fiction et réalité. Ses projets examinent l’héritage de la muséologie soviétique et la philosophie du cosmisme russe qui représente un large éventail de programmes philosophiques, artistiques et scientifiques ayant pour but de dépasser la mortalité, de réaliser la résurrection et de poursuivre l’exploration spatiale.

Arseny Zhilyaev, Les gardiens. Jeu de sphère unidimensionnelle, 2020
Installation en techniques mixtes
Commissionné par  Manifesta 13 Marseille
Avec le soutien de V-A-C Foundation
Courtesy de l’artiste
Conception et production des uniformes en collaboration avec Fly Nowhere Intl. et Phiware
Traduction des poèmes par Brian Droitcour, Walid Soliman et Yvan Mignot
Graphisme par Alexandra Ivanchikova

L’installation est composée des fragments d’une exposition muséale issue d’un potentiel futur. Les costumes présentés commémorent un match de football se déroulant dans un Marseille futur et dystopique : une version ultra-défensive du foot où ne restent que des gardiens de but. Les équipes sont composées de membres des forces de l’ordre, de résident·e·s locaux·ales, d’activistes, d’artistes – autant de groupes sociaux régulièrement impliqués dans des conflits. Ces quatre installations sculpturales sont hébergées par différentes institutions à travers la ville : une maison bourgeoise du XIXe siècle convertie en musée ; la tour d’habitation Bel Horizon, qui date des années 1950 et qui a besoin d’être rénovée ; et la nouvelle expérience locative de luxe de l’Hôtel Dieu Intercontinental. L’artiste a composé quatre poèmes en russe qui furent ensuite traduits en arabe, en anglais et en français. Ils sont incorporés aux tenues des différentes équipes, explorant ainsi la façon dont le futurisme et le football peuvent devenir des moyens de communication. Les actes linguistiques deviennent une aire de jeu ; une sphère unidimensionnelle se révèle dans le cadre d’une compétition et la possibilité de la traduction comme outil de solidarité linguistique acquiert une signification politique importante.

Arseny Zhilyaev, The Gravity/ La Gravité, 2020
Installation en techniques mixtes, Jeu Grandeur Nature
Commissionné par Manifesta 13 Marseille
Avec le soutien de V-A-C Foundation
Soutien en nature par Pébéo
Courtesy de l’artiste
En collaboration avec Aziz Boumediene, Florence Ballongue, Pierre-Louis Albert, Daniel Maurin, Jean Claude Deleville, Annie Deleville, Mohamed Ben Aoun, Moualhi Tlili, Vincent Boulay, Sam Khebizi
Performance et relecture du script par Nika Ham, Asya Volodina et Aziz Boumediene
Performance par  Laurane Fahrni Leeloo Gaillard
Remasterisation musicale par Nikolay Karabinovych
Graphisme par Alexandra Ivanchikova

Le projet The Gravity [La Gravité] est né des expériences en cours d’Arseny Zhilyaev sur les Jeux Grandeur Nature (LARPing) – un jeu de rôle réel dans lequel les participant·e·s décident de leurs actes en fonction d’un scénario commun. The Gravity est également une collaboration permanente et en cours avec l’Institute for Mastering of Time (Institut pour la maîtrise du temps, ou IMT). L’organisation doit son nom au cosmiste soviétique Valerian Muravyov (1885-1932), qui a suggéré la possibilité de scientifiquement « maîtriser le temps ». Sa proposition s’appuyait sur un mélange unique d’un ensemble de théories mathématiques, de la philosophie du temps d’Henri Bergson et de l’idée d’immortalité technologique chère à Nikolai Fedorov. Pour The Gravity, les employé·e·s de l’Institut – les « Éternel·le·s » – sont venu·e·s à Marseille en provenance du futur. Il·elle·s sont déguisé·e·s en un petit cercle d’amateurs et d’amatrices d’art. Leur atelier est installé dans un appartement ordinaire des tours Bel Horizon, construites en 1956 et 1962 et qui ont aujourd’hui fortement besoin d’être rénovées. Les participant·e·s à ces réunions clandestines de l’IMT sont encouragé.e.s à s’essayer à la manipulation de la force cosmique de la Gravité et à la maîtrise du temps afin d’imaginer les futurs possibles de leurs logements. En plus des visiteurs et des visiteuses, l’IMT a également engagé des artistes pour faire évoluer le scénario, improviser le jeu et préparer l’atelier pour le public.

Aziz Boumediene, Ana Chronism, 2020
Photographies Polaroid, impressions jet-d’encre, manuscripts
Commissionné par Manifesta 13 Marseille
Courtesy de l’artiste

Présentée dans le cadre du projet d’Arseny Zhilyaev, l’installation d’Aziz Boumediene tire son titre de l’équivalent arabe de « I’m chronism ». Elle rassemble des matériaux collectés par l’artiste tout au long de ses mois de travail avec les habitant·e·s du complexe résidentiel de Bel Horizon. Les photographies Polaroid des résident·e·s sont datées d’un futur dans lequel il·elle·s pourraient s’imaginer. Boumediene a recueilli des descriptions de l’état actuel du bâtiment, de son environnement et de la façon dont le public le perçoit, mais aussi de ce qu’il pourrait devenir dans un avenir proche ou lointain.

Oeuvre conçue à l’occasion de Manifesta 13 Marseille

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