Antonin Artaud (1896 – 1948, FR), dramaturge, poète, acteur, théoricien
Jamais réel et toujours vrai…, Janvier 1945
Crayon et craies de couleur sur papier
La Bouillabaisse de formes dans la tour de Babel, Février 1946
Crayon et craies de couleur sur papier
Le totem, Décembre 1945 - février 1946
Crayon et craies de couleur sur papier
La révolte des anges sortis des limbes, Janvier - février 1946
Fusain et crayons de couleur sur papier
L’homme et sa douleur, Avril 1946
Crayon et craies de couleur sur papier
(c) Collection Musée Cantini, Marseille
Après plusieurs épisodes de troubles nerveux, Antonin Artaud déclare en 1921 que son problème est de ne jamais parvenir à posséder son esprit « dans sa totalité ». Afin d’ébranler la notion d’un esprit rationnel universalisé, Artaud a recours aux mythes et à la pensée magique. La Bouillabaisse de formes dans la tour de Babel, par exemple, fait référence au mythe de la tour de Babel et à l’idée d’un langage universel. Il la dessina à Rodez alors qu’il construisait son propre langage. Quant à l’image dans Le totem, elle émane de l’idée d’une baguette magique devenue canne, donnée par son ami René Thomas, et qui aurait été mentionnée dans les prophéties de Saint Patrick.
Avec Artaud, l’artiste devient devin, victime de sa propre conscience, les liens entre spiritualité, vie, art et souffrance devenant ses thèmes principaux. Selon ses propres termes, L’Homme et sa douleur illustre « une sorte de copie diminuée d’une sensation qui l’a traversé et qu’il a voulu dessiner nue ». Il montre un corps, réduit à un squelette, s’effondrant sous la douleur, ainsi que son double, dessiné en bas à gauche de la page.