28.08 — 29.11.2020

Anna Boghiguian*

À travers la peinture, la couleur et la forme, Anna Boghiguian, née en 1946 en Egypte dans une famille arménienne, dépeint ses impressions des différentes sociétés dans lesquelles elle a vécu. Née pendant la monarchie, elle a été témoin de l’évolution du pays, des changements sociaux et politiques jusqu’à la disparition du cosmopolitisme. Depuis les années 1970, après avoir étudié dans une école arménienne et dans l’université américaine du Caire, Anna Boghigian a beaucoup voyagé : elle s’est installée sur la côte méditerranéenne, autour de la mer d’Égée après avoir traversé l’Atlantique et s’être établie à Montréal pendant une longue période, puis au Mexique, près de l’océan Indien et, enfin, de la mer d’Arabie… 

Anna Boghiguian, Sans titre 1, 2, 3,  2019
Découpes et techniques mixtes sur papier,
bases en bois, métal
Courtesy de l’artiste et Mendes Wood DM, São Paulo / New York / Bruxelles

Anna Boghiguian, Conversations avec Clarice, 2019
Découpes et techniques mixtes sur papier,
bases en bois, métal
Courtesy de l’artiste et Mendes Wood DM, São Paulo / New York / Bruxelles

Anna Boghiguian, Au phare, 2019
Acrylique sur plaques de métal
Courtesy de l’artiste et Mendes Wood DM, São Paulo / New York / Bruxelles

Dans la chapelle de la Vieille Charité, l’artiste arméno-égypto-canadienne Anna Boghiguian imagine une conversation entre Clarice Lispector et Virginia Woolf – deux écrivaines qui ont exploré l’art pictural dans le cadre sémantique de la littérature. D’un côté de la chapelle, l’installation de Boghiguian rassemble certaines des possibilités présentes dans le roman de Clarice Lispector, La passion selon G.H., en particulier la scène dans laquelle le cafard sort du placard et a plus à nous apprendre sur les limites de notre perception que tout autre être au monde.

D’un autre côté de la chapelle, La Promenade au phare de Virginia Woolf rassemble aléatoirement des moments et des personnages, racontant une histoire d’existence et de coexistence. Dans ce roman, la jeune peintre Lily Briscoe passe du doute d’elle-même à la compréhension, tandis que ses pensées, tues, éclairent un grand nombre des tensions qui animent le roman.

* Oeuvre conçue à l’occasion de Manifesta 13 Marseille

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